Rome, Le Volume Bleu et Jaune, 1975
Le Volume Bleu et Jaune (VBJ) est le travail d’un collectif d’architectes, artistes, photographes qui a évolué en nombre et qualité dans le temps.
Ils se sont réunis par la volonté d’approcher le projet architectural au moyen de principes appartenant à « l’espace comme un ensemble plastique » et non pas selon des a priori relevant du formalisme ou du programme.
Des évidences qui viennent de loin : exemple Léonard de Vinci et les « angles morts »
Entre l’œil et l’espace, au-delà d’une appréciation sensible, existe une géométrie précise qui commande nos comportements. C’est cette géométrie qui permet de qualifier des portions de l’espace selon des critères simples et vrais pour tous. Voir, ne pas voir, être dans la lumière, voir au travers de…
Léonard e Vinci, après d’autres, a compris le caractère opérationnel de cette approche analytique.
Dans son atelier il est confronté à l’orientation de la lumière par rapport à une baie donnant sur l’extérieur. Ses dessins établissent un rapport précis entre le potentiel du jour extérieur et les ombres que ce jour génère sur un objet dans une pièce. Il en tire des règles rigoureuses sur les qualités de la lumière et des ombres selon la position de l’objet dans le volume intérieur.
Ces règles sont identiques quel que soit le champ d’investigation ou l’échelle de l’espace. Paysage, construction ou portrait sont traités avec la même rigueur.
Travaux antérieurs
En amont du Volume Bleu et Jaune plusieurs études, en particulier sur des terrains très irréguliers ont eu pour objectif principal d’en préserver les grandes dimensions visuelles entre des points les plus éloignés possibles.
Dans ce cas c’est la topographie qui détermine les limites ou les potentialités des relations visuelles d’un point à un autre du terrain. Les documents montrent un réseau de ces droites sur lesquelles aucune construction n’est proposée afin de laisser intacte cette réalité initiale appartenant au site.
De même en changeant d’échelle, la méthode est utilisée pour organiser les espaces à construire ou pour les confronter au paysage jusqu’aux limites de l’horizon. Cette procédure permettant d’assurer une continuité de l’espace du plus loin au plus intime.
L’étude du Volume Bleu et Jaune
L’étude du VBJ a été menée dans un espace existant qui a été utilisé pour faire une synthèse à partir de plusieurs critères. Toutes les observations ont été reportées, tracées et peintes sur les parois, sol et plafond de cet espace puis reportées sur des documents et des maquettes..
Trois types d’observations ont été enregistrés :
– Les volumes depuis lesquels il était impossible de voir dehors par 1, 2, n ouvertures appelés « volumes en angle mort »
– Les volumes générés par le déplacement des « pinceaux » de lumière naturelle par 1, 2, n ouvertures. baptisés « corps lumineux ».
– Les volumes permettant de voir, depuis l’extérieur au travers d’une ouverture puis de nouveau vers l’extérieur par une autre ouverture appelés « couloirs de transparence ».
La définition de chacun des ces éléments simples pris isolément permet de composer un alphabet parfaitement défini qui devient en combinant leur somme, intersection, superposition rapidement riche et complexe.
Afin de faire coïncider dans les mêmes documents les déplacements de la lumière solaire et les relevés dans le volume la géométrie sphérique a été utilisée.
L’étude anticipait l’émergence d’outils numériques ayant un potentiel de calcul élevé. A ce jour plusieurs développements informatiques ont été réalisés. Par exemple un programme informatique rendant compte de l’ensoleillement (voir abaque).est développé en interne en 1995( ?) par O. Tubach et G Rebull.
Bien entendu aujourd’hui la puissance des ordinateurs a permis de mettre à disposition toute sorte de logiciels sur l’ensoleillement.
Un but étant de proposer un outil de réflexion et de composition en amont du projet maîtrisant ces phénomènes. Par exemple offrir la possibilité de dimensionner les ouvertures et autres constituants du projet non pas après le tracé de formes soumises aux données programmatiques, techniques ou formelles, mais pour justement utiliser ces outils en amont en privilégiant une approche « plastique » de l’espace.
Cette étude à été exposée à Rome et à Paris dans les Galeries Nationales du Grand Palais. La Galerie Tiphaine (lien internet) à Paris a exposé en 1995 ce travail. Il a également été analysé et commenté par des étudiants de l’ENSAD en 2011.
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