Commentaires sur : Slogan m’a tuer https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/ Le site de Germinal Rebull Sat, 27 Jul 2013 15:27:38 +0000 hourly 1 Par : Nicolas Morel https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-66 Sat, 27 Jul 2013 15:27:38 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-66 Je viens de relire GATSBY, dans la traduction cette fois-ci de J. Wolkenstein et j’y ai trouvé un paragraphe particulièrement évocateur (P87) dont j’extrais ces quelques lignes:
« Et pourtant, haut dans le ciel, au-dessus de la ville, notre rangée de fenêtres dorées devait, si quelque marcheur arpentant les rues peu à peu noyées d’ombre l’observait par hasard, donner l’impression d’un fragment intime d’humanité. Et j’étais aussi ce passant, son regard, son émerveillement. J’étais dedans et dehors, simultanément captivé et écœuré par l’inépuisable variété de la vie. »
Ce qu’exprime ici Fitzgerald, qui d’entre nous ne l’aura éprouvé? « Et pourtant », il y a là une étrange distorsion de la vision (du point de vue), à la limite inadmissible mais sans laquelle ce texte ne nous toucherait pas autant.
Epreuve pour une prochaine jeune fille?

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-37 Tue, 02 Jul 2013 15:35:10 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-37 En réponse à Germinal Rebull.

réponse N.Morel 02/07/13 à Germinal via gmail
Cher Germinal,
voici un courriel qui risque de laisser perplexes les experts de la NSA:
Concernant la structure des « Irresponsables », tu as en partie raison: elle est beaucoup plus complexe que mon schéma, encore qu’ au bout du compte…
La lettre « A » désigne le personnage Andréas qui n’intervient pas au début. La première « strate » (1913?) est centrée sur la baronne W., sa fille Hildegarde et la servante Zerline (personnage inoubliable, qui ne sera pas « Z »…) La « strate »2 (1923?) sur A, Andréas, l’un des deux irresponsables majeurs, si je puis dire./ Dont la conduite inconséquente provoque par ricochets le suicide d’une jeune fille, Mélita. A se suicide à son tour, par veulerie et non par remords. La troisième « strate » (1933?) s’organise autour de Z, Zacharias, qui opprime les faibles et tremble devant les forts. Comme tous les petits-bourgeois qui, au gré des circonstances, peuvent devenir criminels pour les motifs les plus nobles, il prépare l’avènement du nazisme, dont, au nom de l’ordre, il acceptera toutes les cruautés. Le roman comprend bien d’autres personnages et d’autres situations, mais c’est autour du rapport A-Z que s’édifie sa signification morale et métaphysique. A et Z sont les irresponsables: le premier qui entraîne la mort de Mélita par omission; le second va pouvoir participer au massacre de milliers d’hommes tout en demeurant persuadé de son innocence – donc A = Z, et le coupable = l’innocent dans « le monde vide de l’irresponsabilité » (H.B.)
C’est en me fondant sur des notes prises à l’époque, où sont receuillis certains commentaires de H.B. lui-même, que j’ai pu reconstituer ce qui précède.
A mon avis, c’est l’oeuvre la mieux construite de la littérature du XXème siècle. Avec, peut-être, d’une autre façon, « Absalon, Absalon » de Faulkner. J’en suis resté béat d’admiration – au point de finir par simplifier considérablement. Il en irait de même, sans doute, pour le Faulkner.
C’est peu de dire qu’aujourd’hui de tels ouvrages ne seraient pas lus.

Bien à toi Nicolas.

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-38 Tue, 02 Jul 2013 14:39:29 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-38 En réponse à Germinal Rebull.

Nicolas
Hé bien le fait que tu ne trouves pas détestable ma prose est déjà un soulagement. Je ne suis évidemment pas écrivain mais parfois il faut bien faire sortir les choses qui ne peuvent être validées par exemple dans l’espace. On en vient à ces formules polémiques, tu as bien vu ce dont il s’agissait. L’écrit, même si les pages restent dans un tiroir, ont la vertu de ne dépendre que de soi. Ce qui n’est pas le cas en architecture où ce que gère vraiment le Maître d’oeuvre ressemble a quelques cacahuètes laissées par le foncier, les intérêts de toutes sortes et les banques pour ne laisser personne sur le bord de la route.
Il y a pour chaque texte une petite colère c’est vrai. Les sujets ne manquent pas. Je ne regrette d’ailleurs pas de me trouver dans cet état, me ralliant par là à la horde des porteurs d’angoisse. Non pas que cette dernière rende des jours plus joyeux, mais je sais qu’elle est indispensable à la formulation. Il y a d’ailleurs un bon texte là dessus de Harold Rosenberg : »une profession sans angoisse » . Il y dénonce les dérives de la production de l’art (il faut employer ce terme). Je pense le retrouver et te l’envoyer.
Donc j’ai commis quelques écrits qui gravitent constamment autour de cela.
Musil et Broch ont eu des formations scientifiques qui transpirent dans leurs travaux et tout particulièrement la géométrie et par là l’espace. Je peux de ce point de vue là au moins revendiquer une petite fraternité. Je dessine souvent quelque chose avant d’écrire. Une carte…
Je relis ton envoi et je perçois la précision de ton regard sur l’écrit. Par exemple je ne suis pas sur d’avoir détecté dans « les irresponsables » la structure que tu mentionnes. Mais je suis sûr qu’elle a été indispensable à l’auteur.
Bien à toi
Germinal.

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-31 Mon, 01 Jul 2013 05:43:06 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-31 échange avec N. Morel (écrivain)
Cher Germinal,

Enfin j’ai pu accéder à l’un de tes textes, qui s’intitule peut-être « Slogan m’a tuer ». C’est celui où tu pars d’une page des « Irresponsables ». Je ne l’ai lu qu’une fois et pas suffisamment bien, à cause de l’éclairage. Il me faudrait l’imprimer mais, pour ce faire, commencer par changer de tuner. Dans les conditions susdites, je l’ai trouvé excellent et il m’a appris des choses – en particulier sur Valparaiso.
Je sais que ce passage de Broch te hante depuis longtemps, puisque tu m’as montré ton édition « L’Imaginaire » dès notre seconde rencontre, déjà annotée. Broch, comme Musil, peut-être à cause de leur formation, était extrêmement soucieux de topographie, d’une localisation faisant appel à l’imaginaire de tous les élements composant les paysages urbains qu’ils évoquaient. Ainsi, Musil. Rien que la première page de « L’HsQ »… Il y a une phrase (que je cite de mémoire): « Les automobiles filaient dans les rues sans profondeur ». Il m’a fallu beaucoup de réflexion avant de comprendre quel point de vue cela impliquait, et en quoi c’était lié à « l’ouverture météorologique ».
De mon côté, comme je te l’ai dit, j’étais fasciné par « Les Irresponsables » à cause de la structure A-B-C…. Z = A. Du coup, après que nous en eûmes parlé, j’ai relu ce roman. Je n’aime pas la fin, où intervient une figure diabolique à mon avis superfétatoire. Néanmoins, c’est plutôt admirable.
Si « Slogan m’a tuer » est bien le titre, je le trouve à la fois très explicite et réducteur. Certes, il y a aussi une dimension polémique dans ce texte: forcément, la puissance poétique et minoritaire de ce POUR quoi tu milites (militais?) implique un CONTRE: tout ce qui l’empêche, l’entrave, l’étouffe et qui paraît désastreusement majoritaire. Mais cela ne limite pas ton propos. Clair, concis, évocateur et – c’est la cas de le dire – bien construit.
Peut-être réussirai-je à à accéder à d’autres textes. En tout cas, j’aimerais bien.

A toi affectueusement Nicolas.

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-30 Sat, 29 Jun 2013 17:14:44 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-30 En réponse à VASSAS.J.

Je relis le commentaire et surtout la dernière phrase. « qu’est ce qui vient en premier, le langage ou la pensée »
Je viens de relire une conférence de Marcel Jousse qui est très intéressante de ce point de vue.
Ce qui vient en premier c’est le geste. Avec une incroyable symbiose avec le cerveau.
Regarde là ! et c’est le doigt qui indique.
Voyons les bébés qui découvrent le monde. Pas de langage au sens ou il serait déjà un outil de composition de la pensée, donc pas de pensée telle qu’elle induit un langage. Non juste des gestes et surtout des gestes avec les mains.
Je suis content de cette approche, et y trouve toutes sortes d’appuis tels que la pratique de l’aikido et du kinomichi de M° Noro. Il disait avoir consacré sa vie pour « le geste ». La danse est aussi un mode qui reprend ce fond.
Dans la « naissance de la tragédie » de Nietzsche, cette magnifique classification des arts
Apollon: geometrie astronomie, guerre, sculpture , peinture etc…
Dionysos: musique, théâtre, ivresse
Et ces deux là ne s’aiment pas mais quand ils acceptent de se croiser naît « la danse »

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-27 Thu, 13 Jun 2013 06:17:24 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-27 En réponse à VASSAS.J.

Je relis ce commentaire et effectivement il y a une relation avec la « virée ». L’image des routes transposée dans le GPS nous impose un code sur le réel. La représentation du territoire dans ces systèmes laisse de nombreux « point aveugles » . Baudrillard nous rappelle avec précision la pathologie causée par la représentation cathodique . Fascination induite par le scintillement des pixels, son , focalisation du regard, mouvement et éclat lumineux en sont les symptômes.
Dans « slogan » la jeune fille est comme nous tous avec des difficultés à percevoir. C’est cela qui est le lieu d’un « travail » intime entre toute représentation et réel. L’image étant déjà un langage. Mais quand il y a « écran » ce travail semble en suspend comme anesthésié. Alors qu’il est la matière première de la pensée. Prudence donc.

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Par : Germinal Rebull https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-26 Mon, 03 Jun 2013 08:47:21 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-26 En réponse à VASSAS.J.

Je crois que ce commentaire est pour le texte sur le progrès.
Mais finalement on pourrait partir de là et regarder si finalement il peut aider à comprendre la « virée »….
Dans le fond on pense et on écrit toujours la même chose.

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Par : VASSAS.J https://germinal.rebull.fr/slogan-ma-tuer/#comment-25 Mon, 03 Jun 2013 07:54:49 +0000 http://germinal.rebull.fr/?p=276#comment-25 Opération complexe que de décrire une image qui est elle-même la résultante d’une représentation du réel. Il se pourrait aussi que les imprécisions de langage de la jeune fille proviennent, de sa difficulté à percevoir, ie, de son regard. Le regard porté sur les objets quotidiens qui deviendraient autant de « points aveugles », difficiles à percevoir donc difficiles à décrire. Qu’est-ce qui est premier: le langage ou la pensée?

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